Intercommunalité : Réponse à M. le Préfet de l’Orne > Démission collective du Conseil Municipal

Monsieur le Préfet,

 

 

Stupéfait et admiratif, vous me laissez.

 

Je rends hommage sinon à votre intelligence au moins à votre sagacité. En quelques mois, vous avez appris et compris notre département, chose que je n’ai pu faire en 40 ans. Il est vrai qu’en tant que grand commis de l’état vous disposez d’informations, d’atouts et de pouvoirs dont simple élu local je ne dispose.

 

C’est ce qui sans doute fait que vous pouvez distribuer les cartes pour quatre communes du bocage carrougien à la CUA (représentant sensiblement le même poids  que la commune de Carrouges seule si on s’en tient aux propos de son président)

Cette action « à la carte » dans tous les sens du terme entérine la fin de la CdC du bocage carrougien. Si « tout le monde ne voit pas les choses » comme moi il faudrait définir ce qui est le monde. Il fut un temps, une époque, un mode ou « le monde » était constitué des biens pensants de la haute société. Le reste n’était que le bas peuple qui n’avait comme puissance que d’aller se faire tuer à la guerre, de faire des enfants pour les continuer et de se taire. Les démons de l’aristocratie ont été remplacés par les technocrates qui imposent leur vues aux politiques.

 

Vous ne faites pas partie de ce monde, monsieur le Préfet. Vous êtes en mission pour l’état.

 

Pour en revenir à ce que le conseil municipal de Carrouges défend comme « la seule vraie solution d’avenir » depuis 4 ans : la commune nouvelle, vous fûtes d’accord dès que nous en avons parlé ensemble dans votre bureau.

 

Que demandons-nous ? Non pas de la considération –celle-ci n’est pas de mise- mais une réponse claire, vous nous la refusez. Pourquoi ? Il vous suffit d’annoncer si vous acceptez de respecter les décisions des élus et des populations (bien au delà de Carrouges). Si vous aviez écrit et confirmé cet engagement, pris par votre prédécesseur, nous n’en serions pas là.

 

Je terminerai en récusant le terme d’ultimatum utilisé par les journalistes. Le mot n’a de sens qu’à la condition d’avoir les pouvoirs de faire aboutir les « impératifs comminatoires » qui lui sont liées.

 

Là, c’est vous qui avez tout pouvoir d’agir. Vous pouvez même organiser une consultation de la population des communes du bocage carrougien. Pourquoi cette voie démocratique ne vous convient pas ? Il est vrai que votre Institution date de Napoléon qui ne fut pas une référence en matière de démocratie.

 

Veuillez accepter, Monsieur le Préfet, mes salutations respectueuses et celles de tout mon conseil municipal (moins un).

 

Eugène-Loïc ERMESSENT

Maire

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